“Une petite voix m’a dit : ‘Va vers les chevaux !’”
Sophie, 60 ans, architecte, devenue éthologue équin et coach en développement personnel
« Après un voyage, j’ai ressenti, dans l’avion, un grand désespoir à l’idée d’un retour au quotidien. Tout à coup, une petite voix en moi m’a murmuré : “Va vers les chevaux !” J’ai souri en me disant : “N’importe quoi !” Pourtant, j’ai décidé de m’inscrire à des cours d’équitation. Je n’avais pas habitué ma famille à prendre du temps pour moi, je vivais donc cette nouvelle passion discrètement pour éviter de perturber la maison. Le contact avec les chevaux m’a tout de suite fait du bien. J’ai senti qu’ils m’aidaient à me retrouver. Je me suis formée à l’éthologie. Cinq ans plus tard, j’ai acheté un lieu en Normandie, et abandonné petit à petit l’architecture et Paris. Mes grands enfants ne sont plus dépendants de moi, mais mon mari se montre un peu déstabilisé. Il pensait avoir épousé Le Corbusier, le voilà, trente ans plus tard, avec une autre femme… et à mi-temps ! S’il a parfois douté de mon sens des réalités, il m’a soutenue dans mes choix et a même appris à monter. Je crois que cette reconnexion à la nature lui apporte beaucoup de sérénité. Avec une dizaine d’équidés et une vingtaine de chèvres, il a fallu de nouvelles pâtures. La ferme voisine était à vendre. Je l’ai visitée, j’ai hésité. À cet instant, deux cygnes ont survolé la rivière. J’y ai vu un signe ! C’est aussi intuitivement que, dans une librairie, j’ai posé mon regard sur un livre qui a bouleversé ma vie*, et grâce auquel je propose depuis des ateliers de développement personnel facilités par les chevaux. Écouter les signes et ma voix intérieure a vraiment éclairé mon chemin. »
*Le Tao du cheval de Linda Kohanov (Courrier du livre).
“J’ai rencontré Marie, qui rêvait d’un retour aux sources”
Max, 70 ans, directeur d’une agence de publicité, devenu fermier retraité en autosuffisance
« Je viens d’un milieu modeste d’artisans du bois. Vers 20 ans, j’ai choisi d’explorer un autre univers. Celui du journalisme d’abord, de la publicité ensuite. Et je suis devenu directeur associé d’un des plus grands groupes de communication. J’ai connu le succès, la fortune, puis progressivement… un grand sentiment de vacuité. J’allais travailler à reculons. Mais pour préserver mon confort matériel, je m’obligeais à tenir. Au bord du gouffre, j’ai quitté la pub après dix-huit ans de service. Par peur de devoir renoncer à ce train de vie, j’ai accepté un emploi dans le conseil en développement des entreprises. Une dépression et un divorce m’ont alerté : il était urgent de lâcher prise. Et puis, j’ai rencontré Marie. Elle rêvait d’un retour aux sources, de créer un “petit monde” en autosuffisance, et cela a résonné en moi. Je ressentais moi aussi ce besoin inavoué de simplicité et, avec elle, je me suis senti pousser des ailes ! Nous avons atterri en Ardèche, sur un domaine abandonné depuis cinquante ans. Entre le défrichage, la restauration d’une bicoque en ruine, le captage des sources d’eau et l’installation d’une centrale de production électrique solaire, la construction de notre petit paradis a été un dur labeur, mais le jeu en valait la chandelle ! Depuis onze ans, nous vivons heureux entourés de nos animaux ; les potagers, bien qu’ils demandent beaucoup de travail, nous offrent l’essentiel de notre nourriture ; les poules, de bons œufs ; et le soleil, notre énergie. L’hiver, la nature en sommeil nous permet de prendre un peu de repos et du temps pour l’écriture. »
Source :
http://www.psychologies.com/Travail/Vie ... a-la-terre